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Le Carnaval arrive à Cuba pratiquement avec les conquérants et déjà à la fin du XVII° siècle il s'agit d'une fête importante que les esclaves célèbrent bientôt à leur façon et de manière séparée de celle de la bourgeoisie blanche le Día de Reyes. C'est pour eux le seul jour de l'année où ils peuvent, dans la rue, s'adonner à une fête, s'adonner à un moment unique de liberté musicale Día de Reyes |
Le Carnaval afro-cubain à La Havane est proche des traditions d'Afrique dans ses rituels et dans ses costumes. Dans d'autres régions surgissent des éléments spécifiques, notamment à Santiago de Cuba où la conga, marquée par l'influence haïtienne est typique avec ses percussions originales et sa corneta china . A Camagüey c'est un bombo spécifique qui résonne dans les fêtes noires. A Bejucal se sont les congas charangueras qui sont à l'honneur le jour des Reyes |
Au cours des XVIII° et XIX° siècles l'interaction est de plus en plus grande entre les traditions blanches et les traditions africaines. Dès le milieu du XIX° on voit déjà les noirs se déguiser en bourgeois. Lorsque la célébration du Día de Reyes est abolie, à la fin du XIX°, les noirs se rapprochent du Carnaval blanc et les premières comparsas des barrios de la capitale « El GAVILÁN », « El PÁJARO LINDO », « La CULEBRA »… défilent en même temps que les carrosses des blancs. Les incidents meurtriers de 1894 amènent à une suspension du Carnaval qui reprend avec le XX° siècle. De plus en plus de comparsas profitent du Carnaval pour adopter dans leurs thèmes et leurs costumes une attitude irrévérencieuse envers la bourgeoisie. Les comparsas les plus en vue du début de siècle sont incontestablement « El ALACRÁN », « Los MARINOS de REGLA », « Los MOROS ROSADOS », « Los CHINOS BUENOS », « Los JÓVENES del JARDÍN »…. Bejucal. Día de Reyes. |
Fréquemment les Carnavals sont suspendus ou les comparsas interdites : 1908 , 1912, 1916…, la plupart du temps à la suite d'incidents graves, de meurtres… En 1937 le Carnaval et les comparsas retrouvent leur splendeur. Les bandas musicales qui les accompagnent sont remarquables. Les carrosses de la haute société, les voitures décapotables, les camions décorés, les chars des plus grandes marques de l'industrie et du commerce cohabitent avec les comparsas et le défilé est précédé par la Banda musical de la Marine. Et tous se retrouvent sur le Prado. « El ALACRÁN », « Los MARQUESES », «Los DANDY's », « La SULTANA »… Los Moros Rosados, 1908.
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De nouvelles comparsas naissent avec la Révolution comme « Los UNIVERSITARIOS », « Los GUARACHEROS de REGLA » mais le Carnaval est interrompu entre 1967 et 1970, date de sa réintroduction sur le Malecón et sous une forme que l'on connaissait davantage dans l' Oriente cubain, avec une population qui défile derrière les comparsas et les bandas comme à Santiago de Cuba où la fête a toujours été un moment capitale de la vie de la cité et où triomphe sans cesse l'historique « CONGA de los HOYOS ». |
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